Au moment où j'écris ces lignes, une pièce musicale de Nietzsche résonne et l'odeur du café embaume l'appartement. Détails par trop anodins ; après tout, ce parfum flotte dans bien des pièces à travers le monde, notamment là où le jour se lève... Alors, laissez-moi vous faire part d'un sujet plus intéressant : le film Melancholia de Lars Von Trier. Malgré les propos prétendument choquants du réalisateur danois, qui a affirmé publiquement « comprendre l'homme » que fut Hitler, le film a suscité l'intérêt dans le cadre du Festival de Cannes 2011. Et avec raison !
Melancholia raconte l'histoire d'une planète tout juste découverte, car dissimulée derrière le soleil depuis toujours, et dont la trajectoire la conduit tout droit vers la Terre. Deux tableaux s'ensuivent : celui de Justine (Kirsten Dunst), nouvelle mariée qui sombre dans une profonde mélancolie ; celui de Claire (Charlotte Gainsbourg), sœur de la première qui fait tout pour stimuler sa bonne humeur. Or, il n'est pas si simple d'arracher la morosité des rêveurs dont le regard est porté vers le ciel. C'est le cas de Justine, à l'affût d'une étoile rougeâtre qui disparaît subitement, à sa grande inquiétude.
En dépit de son mauvais pressentiment, ses proches se désintéressent peu à peu d'elle tant l'aura de la mélancolie nimbe son âme. Ainsi perd-elle la présence de son mari, de ses parents ; sans oublier l'un des serveurs qui refusent de percevoir ne serait-ce qu'un cheveux d'elle, offusqué qu'elle gâche son mariage de la sorte. Car la mélancolie est source d'idées bizarres, comme prendre un bain afin d'épurer sa conscience, ou encore exposer sur les murs des peintures morbides lors d'une soirée se voulant joyeuse.
Le cas de Clair est tout autre ; elle garde une attitude optimiste et cherche à dissimuler la tristesse de sa sœur. Toutefois, au fil du temps, le masque finit par s'égrener. Les joies artificielles et autres fantaisies succombent à la réalité ; cette rude et impitoyable réalité qui ramène l'attention des protagonistes à Melancholia – planète maudite qui devrait seulement frôler l'atmosphère terrestre, selon l'avis des scientifiques.
Kirsten Dunst est sublime dans son rôle. Son visage exprime merveilleusement la mélancolie qu'elle incarne, et son apathie est d'une grande crédibilité. Il n'est guère étonnant qu'elle ait remporté le prix d'interprétation féminine à Cannes. Décidément, Lars Von Trier choisit bien ses actrices, considérant qu'elle est la troisième à obtenir ce prix dans sa filmographie. Quant à Charlotte Gainsbourg, elle tient fort bien son rôle, quoique plus posé que celui de Dunst. Le changement graduel de son état d'âme est néanmoins rendu avec brio, Claire plongeant dans une angoisse panique à mesure que les heures s'écoulent.
Pour finir, l'esthétique du film est d'une grande beauté. Des images colorées laissent place à des tons plus sombres, alors qu'une musique classique accompagne l'ensemble. Von Trier s'amuse également avec le rythme du film, à la fois lent et précipité. L'attente de l'arrivée de Melancholia est longue, mais les plans s'enchaînent à une vitesse folle. Peut-être est-ce à l'image de la mélancolie ? Cette douleur lancinante qui enflamme l'esprit, reconnue pour être la muse des poètes au cours des siècles ?
En dépit de son mauvais pressentiment, ses proches se désintéressent peu à peu d'elle tant l'aura de la mélancolie nimbe son âme. Ainsi perd-elle la présence de son mari, de ses parents ; sans oublier l'un des serveurs qui refusent de percevoir ne serait-ce qu'un cheveux d'elle, offusqué qu'elle gâche son mariage de la sorte. Car la mélancolie est source d'idées bizarres, comme prendre un bain afin d'épurer sa conscience, ou encore exposer sur les murs des peintures morbides lors d'une soirée se voulant joyeuse.
Le cas de Clair est tout autre ; elle garde une attitude optimiste et cherche à dissimuler la tristesse de sa sœur. Toutefois, au fil du temps, le masque finit par s'égrener. Les joies artificielles et autres fantaisies succombent à la réalité ; cette rude et impitoyable réalité qui ramène l'attention des protagonistes à Melancholia – planète maudite qui devrait seulement frôler l'atmosphère terrestre, selon l'avis des scientifiques.
Kirsten Dunst est sublime dans son rôle. Son visage exprime merveilleusement la mélancolie qu'elle incarne, et son apathie est d'une grande crédibilité. Il n'est guère étonnant qu'elle ait remporté le prix d'interprétation féminine à Cannes. Décidément, Lars Von Trier choisit bien ses actrices, considérant qu'elle est la troisième à obtenir ce prix dans sa filmographie. Quant à Charlotte Gainsbourg, elle tient fort bien son rôle, quoique plus posé que celui de Dunst. Le changement graduel de son état d'âme est néanmoins rendu avec brio, Claire plongeant dans une angoisse panique à mesure que les heures s'écoulent.
Pour finir, l'esthétique du film est d'une grande beauté. Des images colorées laissent place à des tons plus sombres, alors qu'une musique classique accompagne l'ensemble. Von Trier s'amuse également avec le rythme du film, à la fois lent et précipité. L'attente de l'arrivée de Melancholia est longue, mais les plans s'enchaînent à une vitesse folle. Peut-être est-ce à l'image de la mélancolie ? Cette douleur lancinante qui enflamme l'esprit, reconnue pour être la muse des poètes au cours des siècles ?
4 commentaires:
Je ne l'ai pas vu mais vous en parlez très bien !
Merci ! J'ai toujours cette crainte de rédiger de mauvaises impressions et critiques, alors votre commentaire me fait bien plaisir.
Je me répète un peu, mais je voulais l'écrire ici aussi. Alors, c'est un film marquant et qui porte à réflexion. J'ai beaucoup aimé les images qui s'arrêtaient, ralentissaient, et s'inspiraient fortement de peinture. Ce genre d'exercice est rare au cinéma.
Je pense que je vais partager ton compte-rendu ici et là, il est très complet. Je n'aurais pas su le rendre de la même façon. Il y a des films qui m'échappent. Bravo!
L'inquiétude est toujours présente à savoir si on sera aimé ou non de son lecteur, mais elle est saine. Il ne faut pas trop s'en faire David.
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