L’essence du monde se révèle sous l’aspect d’une immense toile aux couleurs variées qui s’embrasent en un pur effet de clair-obscur, tandis que l’existence correspond au modèle sur lequel les créateurs d’essences s’inspirent dans leurs folies abstraites. Il s’ensuit qu’il ne peut y avoir d’essence qu’à la suite d’une prise en compte de l’existence, celle-ci se révélant aux consciences créatrices dans toute sa nudité ainsi que sa fraicheur éternelle ; d’autant plus que l’existence, qui n’apparaît dans les faits que sous forme d'un perpétuel devenir, ne peut en aucun cas se réduire au statut d’essence, échappant sans cesse au langage qui tente en vain de la saisir en un effort désespéré.
Or, l’existence est et demeure ce qui est insaisissable, c’est-à-dire ce qui ne peut en aucune manière se traduire en langage ; et pourtant, elle est bien là, devant nos yeux, tel un mirage vaporeux qui s’estompe à mesure que nous tentons de l’approcher ; tel un idéal fallacieux qui arrache l’être humain à sa propre matérialité, le poussant à sévir cruellement contre lui-même. – Ai-je dit « être humain » ? Pour sonner plus juste, il serait préférable de le désigner sous l’appellation d’être tragique par excellence…
1 commentaire:
Réalité de l'être humain.
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