La raison humaine est à la fois fascinante et ridicule. Sa fonction est simple : l'homme perçoit la nature chaotique qui l'environne, et, par le biais d'un travail intellectuel complexe, il réalise des formes qu'il regroupe dans un réseau conceptuel bien connu sous le nom de "culture". Mais pour cela, il est nécessaire qu'il défigure la nature, qu'il la simplifie en tranchant les parties du monde qui ne se conforment pas aux schèmes spirituels de la raison. Toute nouveauté est réduite à l'identité, les souvenirs n'étant qu'un amas de données classifiées et emboîtées les unes dans les autres.
Une telle interprétation de la raison s'apparente au mythe de Procuste, le fils de Poséidon, qui offre l'hospitalité aux voyageurs qui passent près de sa demeure. Or, une fois ces derniers sous son emprise, il les attache sur son lit en s'efforçant de leur donner la même taille que celui-ci. S'ils sont trop grands, il tranche leurs membres qui dépassent, et s'ils sont trop petits, il les étire...
La raison humaine est également un instrument servant à découper ou à écarteler. La nature est trop complexe ? Alors simplifions-la : édifions de beaux bâtiments symétriques et généralisons avec nos belles théories ! Elle est trop simple ? Alors amplifions-la : créons des principes de toutes sortes, Dieu, la force, et la substance mobile !
De toute manière, il est possible que la raison ne soit qu'un moyen de survivre propre à l'être humain...
Une telle interprétation de la raison s'apparente au mythe de Procuste, le fils de Poséidon, qui offre l'hospitalité aux voyageurs qui passent près de sa demeure. Or, une fois ces derniers sous son emprise, il les attache sur son lit en s'efforçant de leur donner la même taille que celui-ci. S'ils sont trop grands, il tranche leurs membres qui dépassent, et s'ils sont trop petits, il les étire...
La raison humaine est également un instrument servant à découper ou à écarteler. La nature est trop complexe ? Alors simplifions-la : édifions de beaux bâtiments symétriques et généralisons avec nos belles théories ! Elle est trop simple ? Alors amplifions-la : créons des principes de toutes sortes, Dieu, la force, et la substance mobile !
De toute manière, il est possible que la raison ne soit qu'un moyen de survivre propre à l'être humain...
2 commentaires:
Sur Terre, on voit mal qui pourrait se targuer de raisonner à part les humains...
Mais ces animaux doués de raison peuvent aussi appliquer la raison à la raison, comme tu le fais. Et si c'est l'apanage de la conscience de soi que de réfléchir sur la réflexion (ces mots n'étant pas innocents), cela resserre d'autant le lien entre l'être-au-monde humain et la raison...
Cela dit, peut-on dire quelque chose sur la nature sans recourir à la raison ou à une axiomatique? Même ce que tu en dis n'est pas dénué de... raison.
La parole, ou plus précisément le langage en général, est indissociable de la raison. Il serait donc difficile de ne pas y avoir recourt.
La même chose se produit lorsqu'on parle de la raison : c'est, comme tu l'affirmes, avec la raison elle-même qu'on le fait. Pour être fidèle à mon billet, je dirais même qu'on réfléchit sur la raison en la dénaturant, et donc en la défigurant. N'importe quelle théorie de la raison serait ainsi une caricature de la raison.
Par contre, il est plus juste de distinguer la raison en elle-même et ses axiomes de l'utilisation humoristique qu'on en fait !
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