Dernièrement, je me suis intéressé à un sujet qui semblera peut-être froid pour certains, mais lequel, selon moi, demeure intéressant, utile et très dynamique selon la manière dont il est abordé. Il s'agit de la logique, et plus particulièrement de sa naissance dans la culture. La logique formelle telle que nous la connaissons provient de la philosophie d'Aristote, et plus particulièrement de son œuvre intitulée l'Organon, qui signifie "l'instrument".
Mais il y a eu de la logique avant Aristote, notamment chez le philosophe Héraclite, qui, dans sa théorie du devenir et de la fuite du temps, a prétendu qu'un objet ne pouvait exister de manière stable et immuable, puisqu'il pouvait être renversé en son contraire ; par exemple, la couleur d'une feuille blanche qui, après avoir été brûlée, devient noire. Cette affirmation des contraires est à la base du principe logique de contradiction, ce à quoi Parménide s'opposera. Selon ce dernier, l'être est, et le non-être n'est pas, de sorte qu'un objet ne peut être son contraire, puisqu'il est ainsi et ne peut être autrement. Les objets sont perçus comme permanents, et chacun d'eux possède sa propre identité. Contre Héraclite, Parménide mettra donc de l'avant le principe de non-contradiction, une chose étant elle-même, et non son contraire. Platon viendra par la suite concilier les deux positions, qu'il juge incomplètes en elles-mêmes. Dans Le Sophiste, il soutient que l' « Être » ne peut se déployer dans le monde que par l'entremise du « Mouvement » et du « Repos », aussi paradoxal que cela puisse sembler. Jusqu'ici, la logique s'est développée de manière embryonnaire, puisqu'elle n'en était encore qu'à un état pré-abstrait.
C'est Aristote qui créera une logique autonome, purement abstraite. Selon lui, la connaissance naît de l'expérience dans le monde réel, et les substances qui constituent la réalité s'impriment dans l'esprit sous forme de mots et de concepts. L'être humain apprend alors à jouer avec les mots, créant de la sorte des propositions, et il en fait de même avec les concepts, avec lesquels il émet des jugements. Enfin, avec les propositions, l'homme construit des argumentations, et avec les jugements, des raisonnements.
La philosophie d'Aristote, considérée généralement comme un réalisme, oppose donc une réalité conceptuelle, où s'entremêlent les jugements et les raisonnements, au langage symbolique, dans lequel se trouve les propositions et les argumentations. Ainsi, il existe une réalité (la nature), et un langage qui le représente (le langage humain, que je préfère désigner sous le terme de culture). Ce langage, qui est par ailleurs abstrait et à caractère instrumental, fonde ce que nous appelons la logique formelle, et c'est ici que se trouve la véritable origine de la logique.
Pour terminer ce billet, je mentionnerai que cette logique est avant tout un instrument de déduction qui se base sur des inductions, lesquelles proviennent d'observations faites dans le monde empirique. L'apprentissage par induction, qui se produit au cours des expériences dans la réalité, peut être appelée la logique matérielle, par opposition à la logique formelle qui s'appuie sur elle.
Il est à mon avis dommage que certains philosophes rejettent la logique telle que connue depuis Aristote, et tout aussi dommage que d'autres l'aient considérée comme la seule chose qui vaille en philosophie. Car la séparation de la philosophie continentale de celle analytique, la première étant beaucoup plus « classique », tandis que la seconde accorde une trop grande importance au langage et à la logique ; cette séparation éloigne la réalité naturelle de l'instrument qui permet de l'exprimer, soit le langage symbolique. C'est pourquoi plusieurs philosophes ont écrit tant de jugements erronés, tandis que d'autres semblent n'avoir jamais eu les pieds sur terre.
Et s'il existait une philosophie à la fois réaliste, poétique et logique ?
Mais il y a eu de la logique avant Aristote, notamment chez le philosophe Héraclite, qui, dans sa théorie du devenir et de la fuite du temps, a prétendu qu'un objet ne pouvait exister de manière stable et immuable, puisqu'il pouvait être renversé en son contraire ; par exemple, la couleur d'une feuille blanche qui, après avoir été brûlée, devient noire. Cette affirmation des contraires est à la base du principe logique de contradiction, ce à quoi Parménide s'opposera. Selon ce dernier, l'être est, et le non-être n'est pas, de sorte qu'un objet ne peut être son contraire, puisqu'il est ainsi et ne peut être autrement. Les objets sont perçus comme permanents, et chacun d'eux possède sa propre identité. Contre Héraclite, Parménide mettra donc de l'avant le principe de non-contradiction, une chose étant elle-même, et non son contraire. Platon viendra par la suite concilier les deux positions, qu'il juge incomplètes en elles-mêmes. Dans Le Sophiste, il soutient que l' « Être » ne peut se déployer dans le monde que par l'entremise du « Mouvement » et du « Repos », aussi paradoxal que cela puisse sembler. Jusqu'ici, la logique s'est développée de manière embryonnaire, puisqu'elle n'en était encore qu'à un état pré-abstrait.
C'est Aristote qui créera une logique autonome, purement abstraite. Selon lui, la connaissance naît de l'expérience dans le monde réel, et les substances qui constituent la réalité s'impriment dans l'esprit sous forme de mots et de concepts. L'être humain apprend alors à jouer avec les mots, créant de la sorte des propositions, et il en fait de même avec les concepts, avec lesquels il émet des jugements. Enfin, avec les propositions, l'homme construit des argumentations, et avec les jugements, des raisonnements.
La philosophie d'Aristote, considérée généralement comme un réalisme, oppose donc une réalité conceptuelle, où s'entremêlent les jugements et les raisonnements, au langage symbolique, dans lequel se trouve les propositions et les argumentations. Ainsi, il existe une réalité (la nature), et un langage qui le représente (le langage humain, que je préfère désigner sous le terme de culture). Ce langage, qui est par ailleurs abstrait et à caractère instrumental, fonde ce que nous appelons la logique formelle, et c'est ici que se trouve la véritable origine de la logique.
Pour terminer ce billet, je mentionnerai que cette logique est avant tout un instrument de déduction qui se base sur des inductions, lesquelles proviennent d'observations faites dans le monde empirique. L'apprentissage par induction, qui se produit au cours des expériences dans la réalité, peut être appelée la logique matérielle, par opposition à la logique formelle qui s'appuie sur elle.
Il est à mon avis dommage que certains philosophes rejettent la logique telle que connue depuis Aristote, et tout aussi dommage que d'autres l'aient considérée comme la seule chose qui vaille en philosophie. Car la séparation de la philosophie continentale de celle analytique, la première étant beaucoup plus « classique », tandis que la seconde accorde une trop grande importance au langage et à la logique ; cette séparation éloigne la réalité naturelle de l'instrument qui permet de l'exprimer, soit le langage symbolique. C'est pourquoi plusieurs philosophes ont écrit tant de jugements erronés, tandis que d'autres semblent n'avoir jamais eu les pieds sur terre.
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