Depuis quelques jours, je compose un travail scolaire sur un ouvrage de Goethe, celui qu'il considérait lui-même comme son grand chef d'œuvre. Il s'agit du premier Faust, publié en 1808 (la seconde partie ayant été publiée une année après la mort de son auteur, soit en 1832). Même si Goethe a commencé la création de cette œuvre dès ses jeunes années, Faust marque un point tournant dans sa vie d'artiste. En effet, le jeune Goethe faisait partie d'un mouvement de jeunes écrivains rebelles qui se révoltaient contre le rationalisme des Lumières, mouvement qui s'appelait le Sturm und Drang (tempête et élan). C'est durant cette époque de rébellion que Goethe écrivit Les souffrances du jeune Werther (1774), roman épistolaire où la passion et la démesure s'entremêlaient au cœur d'une histoire qui aura grandement contribué à l'arrivée du romantisme en Allemagne. Cependant, après dix années sans n'avoir rien écrit, Goethe repris la création de son Faust, auquel il travaillera durant près de soixante ans. L'œuvre qui tendait d'abord vers le romantisme pris toutefois une toute nouvelle direction : celle du classicisme. Le style classique propre au Goethe mature sera ainsi davantage présent dans la deuxième partie de Faust.
Il y a plus de cinq ans, j'ai lu le premier Faust, et cette œuvre m'a énormément marqué, tant pour sa richesse que pour son style à mi-chemin entre le romantisme et le classicisme. J'irais même jusqu'à affirmer que c'est grâce à ce livre que j'ai eu envie d'écrire et d'étudier la philosophie. S'il en est ainsi de la première partie de Faust, il n'en est pas de même pour la seconde, qui m'apparaît comme une oeuvre quasi illisible, désagréable et très maladroite. Selon ses dires, Goethe l'aurait écrite par intuitions, mais en réalité, une encyclopédie de mythologie l'accompagnait tout au long de son travail d'écriture. Pourquoi donc saturer une œuvre de symboles mythologiques, puisqu'il faut une érudition de niveau avancé pour la comprendre ? Et si Goethe devait se servir lui-même d'une encyclopédie pour écrire son second Faust, ce ne peut être qu'un lourd travail de le lire par la suite... Je laisserai donc cette œuvre de côté et consacrerai le reste de ce billet au premier Faust, où la fluidité règne, contrairement à sa suite qui vient briser l'élan du lecteur.
L'histoire est bien connue, mais en voici tout de même un résumé : Faust, c'est ce vieux savant qui a toute sa vie cherché à connaître les mystères de la vie à travers la science, la philosophie, et même la théologie. Un jour, il désespère de ne rien trouver, et constate une dure vérité : il n'a jamais vécu ! Dans une rage folle, il décide de laisser de côté la science pour se tourner vers l'occultisme et la magie, souhaitant évoquer l'Esprit de la Terre, soit l'essence de la nature et de la vie. Celui qui se présente à lui n'est nul autre que l'incarnation du diable, qui se présente sous le nom de Méphistophélès. Il promet au vieux Faust de lui redonner la jeunesse et de lui faire découvrir les mondes inconnus et les jouissances matérielles en échange de son âme. Le savant accepte, et l'aventure commence enfin pour ce vieillard qui ne connaissait que les abstractions de la connaissance humaine.
Au début de l'œuvre, Dieu pari avec le diable que Faust ne se laissera pas dominer par le mal et les passions terrestres. C'est cette lutte entre la connaissance divine et la jouissance corporelle qui est mise en scène par Goethe par l'entremise de son Faust. Cette œuvre possède un aspect très philosophique ; je dirais même que c'est une philosophie masquée en pièce de théâtre. La lecture est très agréable, puisqu'elle entraîne le lecteur dans une passion des plus musicales et rythmées. Goethe a voulu créer une œuvre où l'espoir et l'amour sont omniprésents, puisque le sujet central de Faust est bien entendu la capacité d'aimer et de progresser à travers le mal. Il existe selon lui un équilibre entre le savoir et les passions, l'être humain apprenant de ses erreurs en vivant, et donc en s'adonnant au mal, aux diverses jouissances et souffrances qui lui permettent d'apprendre, de comprendre et donc de mieux vivre. Il est vrai que Faust est une histoire remplie d'idéalisme et d'optimisme, ce qui le rapproche de la pensée des Lumières, mais il demeure qu'un brin de réalité reste présent, puisque c'est également une œuvre qui valorise une chose à laquelle personne n'échappe : la vie.
Il y a plus de cinq ans, j'ai lu le premier Faust, et cette œuvre m'a énormément marqué, tant pour sa richesse que pour son style à mi-chemin entre le romantisme et le classicisme. J'irais même jusqu'à affirmer que c'est grâce à ce livre que j'ai eu envie d'écrire et d'étudier la philosophie. S'il en est ainsi de la première partie de Faust, il n'en est pas de même pour la seconde, qui m'apparaît comme une oeuvre quasi illisible, désagréable et très maladroite. Selon ses dires, Goethe l'aurait écrite par intuitions, mais en réalité, une encyclopédie de mythologie l'accompagnait tout au long de son travail d'écriture. Pourquoi donc saturer une œuvre de symboles mythologiques, puisqu'il faut une érudition de niveau avancé pour la comprendre ? Et si Goethe devait se servir lui-même d'une encyclopédie pour écrire son second Faust, ce ne peut être qu'un lourd travail de le lire par la suite... Je laisserai donc cette œuvre de côté et consacrerai le reste de ce billet au premier Faust, où la fluidité règne, contrairement à sa suite qui vient briser l'élan du lecteur.
L'histoire est bien connue, mais en voici tout de même un résumé : Faust, c'est ce vieux savant qui a toute sa vie cherché à connaître les mystères de la vie à travers la science, la philosophie, et même la théologie. Un jour, il désespère de ne rien trouver, et constate une dure vérité : il n'a jamais vécu ! Dans une rage folle, il décide de laisser de côté la science pour se tourner vers l'occultisme et la magie, souhaitant évoquer l'Esprit de la Terre, soit l'essence de la nature et de la vie. Celui qui se présente à lui n'est nul autre que l'incarnation du diable, qui se présente sous le nom de Méphistophélès. Il promet au vieux Faust de lui redonner la jeunesse et de lui faire découvrir les mondes inconnus et les jouissances matérielles en échange de son âme. Le savant accepte, et l'aventure commence enfin pour ce vieillard qui ne connaissait que les abstractions de la connaissance humaine.
Au début de l'œuvre, Dieu pari avec le diable que Faust ne se laissera pas dominer par le mal et les passions terrestres. C'est cette lutte entre la connaissance divine et la jouissance corporelle qui est mise en scène par Goethe par l'entremise de son Faust. Cette œuvre possède un aspect très philosophique ; je dirais même que c'est une philosophie masquée en pièce de théâtre. La lecture est très agréable, puisqu'elle entraîne le lecteur dans une passion des plus musicales et rythmées. Goethe a voulu créer une œuvre où l'espoir et l'amour sont omniprésents, puisque le sujet central de Faust est bien entendu la capacité d'aimer et de progresser à travers le mal. Il existe selon lui un équilibre entre le savoir et les passions, l'être humain apprenant de ses erreurs en vivant, et donc en s'adonnant au mal, aux diverses jouissances et souffrances qui lui permettent d'apprendre, de comprendre et donc de mieux vivre. Il est vrai que Faust est une histoire remplie d'idéalisme et d'optimisme, ce qui le rapproche de la pensée des Lumières, mais il demeure qu'un brin de réalité reste présent, puisque c'est également une œuvre qui valorise une chose à laquelle personne n'échappe : la vie.
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