lundi 30 juin 2008

Fantasia 2008 et autres frivolités

Me voici en vacances, malgré le fait qu'il me reste encore une dissertation à composer. J'ai profité des derniers jours pour faire des lectures un peu plus personnelles ainsi que pour écrire une nouvelle que j'avais à l'esprit depuis quelques temps déjà. Je compte bien profiter de mon temps libre pour écrire !
C'est cette semaine que débutera le festival Fantasia 2008. La liste des films que j'irai voir est celle-ci :
Sukiyaki Western Django ; [Rec] ; Mother of tears ; Peur(s) du noir ; Bad Biology ; Tokyo Gore Police ; Akanbo Shojo ; Repo : the Genetic Opera ; Midnight Meat Train ; Dance of the Dead
Sinon, je lis présentement un livre d'Albert Caraco, prosateur dont les écrits sont plutôt philosophiques, malgré ce que pourraient en dire les "philosophes" – j'entend ici ceux qui enseignent la philosophie dans les universités, s'attribuant le titre de "philosophe" comme si cela consistait en un simple métier. Peut-être serait-il intéressant d'écrire éventuellement un petit article sur Caraco, cet écrivain méconnu, souvent comparé à Cioran ?

mardi 17 juin 2008

Les Lumières


Suite à une étude à propos des Lumières, il serait intéressant d'écrire un peu sur le sujet. Au XVIIIe siècle, les conditions de vie se sont améliorées en Europe, principalement en raison de la hausse du développement économique, sans compter l'embryon de la révolution industrielle qui prenait forme en Angleterre. Ainsi, les intellectuels sont devenus optimistes.

Des penseurs comme John Locke et Newton sont certainement à l'origine des Lumières (il ne faut pas non plus nier les influences de penseurs comme Francis Bacon, à l'origine de la méthode inductive en science, ainsi que de Copernic, Galilée, etc.). Qu'est-ce que les Lumières ? Est-ce que ce fut une philosophie ? Pas exactement, malgré le fait qu'il y eut bel et bien une philosophie des Lumières. C'est plutôt un mouvement intellectuel qui a englobé beaucoup plus de domaines que la seule philosophie. Par exemple, les "despotes éclairés" tels que Frédéric II ou Catherine la Grande étaient des politiciens, le premier roi de Prusse et la seconde impératrice de Russie. Ces derniers ont tenté d'approcher les philosophes des Lumières afin de gouverner dans leur royaume selon une politique éclairée, du moins en apparence.

En France, il y eut un grand mouvement anglophile, les idées anglaises ayant été diffusées parmi les intellectuels français par l'entremise de Voltaire ; ce dernier avait été exilé en Angleterre pour avoir insulté un aristocrate, et il a fait la découverte des idées de Locke, de Newton ainsi que de la monarchie anglaise qui avait été transformée depuis plus d'un siècle, la révolution anglaise datant du XVIIe siècle. Ainsi, Rousseau se basa sur la philosophie de Locke pour rédiger son Contrat social qui allait tant influencer les révolutionnaires à venir.

Les idées de tolérance, de liberté et d'égalité prenaient de l'essor chez les intellectuels du XVIIIe siècle. On voulait abolir les superstitions des religieux, la religion étant pointée du doigt par plusieurs penseurs des Lumières. « Écrase l'infâme ! », affirmait Voltaire, qui allait vite se rendre compte avec tous les autres Lumières que le catholicisme était plus difficile à écraser qu'il en avait l'air. En effet, durant la seconde moitié du XVIIIe siècle, les optimistes devinrent de plus en plus pessimistes. L'Encyclopédie, oeuvre de Diderot et d'Alembert, aura suscité d'énormes difficultés à l'égard de ses deux auteurs. Certains religieux voulurent censurer l'oeuvre en question, ce qui fut accordé. Mais Malesherbes, le responsable de la censure, était du côté de Diderot, et il invita celui-ci à cacher les manuscrits servant à la rédaction de L'Encyclopédie dans sa propre maison.

« Que devenir ? s'écriait [Diderot] ; comment, en vingt-quatre heures, déménager tous mes manuscrits ? Je n'ai pas le temps d'en faire le triage. Et surtout où trouver des gens qui veuillent s'en charger et qui le puissent avec sûreté ? - Envoyez-les tous chez moi, répondit M. de Malesherbes, on ne viendra pas les y chercher. »



Il y aurait tant à mettre de l'avant à propos des Lumières, mais je ne voulais écrire que quelques mots à propos de ce mouvement important de l'histoire moderne. Les jours à venir seront consacrés à des études et à des travaux scolaires. Ensuite, j'aurai deux mois de vacances bien mérités. J'envisage consacrer du temps à la rédaction d'une nouvelle que je planifie depuis quelques temps, ainsi qu'à quelques lectures – sans oublier la musique ! Et voilà pour le message de ce soir.

samedi 7 juin 2008

Extraits d' «Obsessions et phobies» (1894)


Les obsessions distinguées des phobies

Des phobies, cet état émotif est toujours l'angoisse, pendant que dans les obsessions vraies ce peut être au même titre que l'anxiété un autre état émotif, comme le doute, le remords, la colère. Je tâcherai d'abord d'expliquer le mécanisme psychologique vraiment remarquable des obsessions vraies, qui est bien différent de celui des phobies.
Dans beaucoup d'obsessions vraies, il est bien évident que l'état émotif est la chose principale, puisque cet état persiste inaltéré pendant que l'idée associée est variée. Les personnes qui doutent, doutent de beaucoup de choses à la fois ou successivement. C'est l'état émotif qui, dans ces cas, reste le même : l'idée change. En d'autres cas l'idée aussi semble fixée [...]. Eh bien, une analyse psychologique scrupuleuse de ces cas montre que l'état émotif, comme tel, est toujours justifié.

Substitution comme marque distinctive des obsessions

[...] c'est dans ces deux caractères que consiste l'empreinte pathologique : 1) l'état émotif s'est éternisé, 2) l'idée associée n'est plus l'idée juste, l'idée originale, en rapport avec l'étiologie de l'obsession, elle en est une substitution.
La preuve en est qu'on peut toujours trouver dans les antécédents du malade, à l'origine de l'obsession, l'idée originale, substituée. Les idées substituées ont des caractères communs, elles correspondent à des impressions vraiment pénibles de la vie sexuelle de l'individu que celui-ci s'est efforcé d'oublier. Il a réussi seulement à remplacer l'idée inconciliable par une autre idée mal appropriée à s'associer à l'état émotif, qui de son côté est resté le même. C'est cette mésalliance de l'état émotif et de l'idée associée qui rend compte du caractère d'absurdité propre aux obsessions.

Éléments théoriques

Quant à la théorie de cette substitution, je me contenterai de répondre à trois questions qui se posent ici :
i. Comment cette substitution peut-elle se faire? -- Il semble qu'elle est l'expression d'une disposition psychique spéciale. Au moins rencontre-t-on dans les obsessions assez souvent l'hérédité similaire, comme dans l'hystérie.
ii. Quel est le motif de cette substitution? -- Je crois qu'on peut l'envisager comme un acte de défense (Abwehr) du moi contre l'idée inconciliable.
iii. Pourquoi l'état émotif associé à l'idée obsédante s'est-il perpétué, au lieu de s'évanouir comme les autres états de notre moi? [référence aux études sur l'hystérie] par le fait même de la substitution, la disparition de l'état émotif devient impossible.

Les phobies

A ces deux groupes d'obsessions vraies s'ajoute la classe des « phobies », qu'il faut considérer maintenant. J'ai déjà mentionné la grande différence des obsessions et des phobies; que dans les dernières l'état émotif est toujours l'anxiété, la peur. Je pourrais ajouter que les obsessions sont multiples et plus spécialisées, les phobies plutôt monotones et typiques.
Mais ce n'est pas une différence capitale.
On peut discerner aussi parmi les phobies deux groupes, caractérisés par l'objet de la peur:
1. phobies communes: peur exagérée des choses que tout le monde abhorre ou craint un peu :
la nuit, la solitude, la mort, les maladies, les dangers en général, les serpents, etc.;
2. phobies d'occasion, peur de conditions spéciales, qui n'inspirent pas de crainte à l'homme sain, par exemple l'agoraphobie et les autres phobies de la locomotion. Il est intéressant de noter que ces dernières phobies ne sont pas obsédantes comme les obsessions vraies et les phobies communes. L'état émotif ici ne parait que dans ces conditions spéciales que le malade
évite soigneusement.
Le mécanisme des phobies est tout à fait différent de celui des obsessions. Ce n'est plus le règne de la substitution. Ici on ne dévoile plus par l'analyse psychique une idée inconciliable,
substituée. On ne trouve jamais autre chose que l'état émotif, anxieux, qui par une sorte d'élection a fait ressortir toutes les idées propres à devenir l'objet d'une phobie.
Dans le cas de l'agoraphobie, etc., on rencontre souvent le souvenir d'une attaque d'angoisse,
et en vérité ce que redoute le malade c'est l'événement d'une telle attaque dans les conditions spéciales où il croit ne pouvoir y échapper. L'angoisse de cet état émotif, qui est au fond des phobies, n'est pas dérivé d'un souvenir quelconque; on doit bien se demander quelle peut être la source de cette condition puissante du système nerveux. [...] les phobies font partie de la névrose anxieuse, et elles sont presque toujours accompagnées d'autres symptômes de la même série.
La névrose anxieuse est d'origine sexuelle, elle aussi, autant que je puis voir, mais elle ne se rattache pas à des idées tirées de la vie sexuelle : elle n'a pas de mécanisme psychique, à vrai dire. Son étiologie spécifique est l'accumulation de la tension génésique fruste (pour donner une formule générale pour l'effet du coït interrompu, de l'impuissance du mari, des excitations sans satisfaction des fiancés, de l'abstinence forcée, etc.).

jeudi 5 juin 2008

La Maladie à la mort

La Maladie à la mort, également connu sous le titre du Traité du désespoir, est une oeuvre de Søren Kierkegaard (1813-1855), philosophe Danois et père de l'existentialisme. C'est sous le pseudonyme humoristique d'Anti-Climacus que Kierkegaard a signé son ouvrage.
Cette oeuvre, qui peut être considérée comme « trop rigoureuse pour être édifiante, et trop édifiante pour être rigoureusement scientifique », débute en affirmant que la science, par sa méthode historico-critique indifférente à l'élévation spirituelle, n'est qu'une curiosité inhumaine. Oser devenir soi-même, c'est-à-dire un homme individuel et seul devant Dieu, c'est cela l'héroïsme et le sérieux véritable que seul le chrétien peut posséder selon Kierkegaard. Ceux qui ne se soucient pas de sa propre réalisation en visant Dieu sont considérés comme des désespérés. En quoi consiste le désespoir ? Pour Kierkegaard, c'est une impasse existentielle, une maladie menant à la mort spirituelle, celle-ci étant « la plus grande misère de l'esprit ».
Selon Kierkegaard, le mal suprême n'est pas la mort biologique, mais la mort spirituelle, ou le désespoir. C'est pourquoi il traite du chrétien en tant qu'individu ayant « reçu comme chrétien un courage inconnu de l'homme naturel, [...] en apprenant à craindre ce qui est plus terrible encore que la mort ».
L'homme est un esprit, un « moi » qui résulte de la synthèse entre l'âme et le corps. Quand au devenir de l'esprit, il provient d'une réflexion sur soi. Bref, l'esprit est une synthèse entre l'infini et le fini. Kierkegaard affirme que l'homme qui désire devenir soi-même ne peut se réaliser seul. Les malades, ou les désespérés, croient pour leur part qu'il est possible de se réaliser seul. Cependant, c'est pour Kierkegaard une grave erreur de croire que l'homme peut être indépendant de Dieu. Pour guérir du désespoir, il faut qu'il y ait une harmonie d'une relation de différence et de dépendance entre l'être humain et Dieu. Ainsi, « le moi qui se rapporte à lui-même et veut être lui-même devient transparent et se fonde en la puissance qui l'a posé ».
Le désespoir consiste en un privilège de l'homme sur l'animal, témoignant de la sublimité qui fait de l'être humain un esprit. Cependant, selon Kierkegaard, le désespéré est un esprit inférieur, toute possibilité étant abolie dans ses pensées subjectives. L'être désespéré est au stade esthétique (à prendre dans le sens de « sensation »), existant dans l'immédiateté de l'instant et des sens, errant sans ancrage. Si le désespéré découvre son propre désespoir, diverses possibilités s'ouvriront à lui. Il pourra prendre des décisions, l'alternative « ou bien... ou bien... » apparaissant devant l'être humain qui aura pu s'élever au stade éthique. De l'esthétique à l'éthique, l'indifférence passe à l'évaluation conscientielle. Toutefois, l'être éthique demeure désespéré, malgré le pas qu'il a fait vers le christianisme. C'est que pour atteindre le stade religieux, ou dogmatique, l'homme doit nier toutes possibilités et s'ancrer dans le réel tout en possédant une félicité propre aux chrétiens qui ont une véritable foi en l'Inconnu, c'est-à-dire en Dieu. L'homme éthique connaît son désespoir, mais il ne possède pas la foi. Il aimerait expliquer Dieu, mais le paradoxe surgit entre son être fini et l'infini du divin qu'il ne peut comprendre. Le religieux pour sa part surpasse le paradoxe par le biais de la foi, acceptant l'Inconnu, Dieu ne pouvant être appréhendé objectivement...

Alors que bien des philosophes ont forgé des systèmes philosophiques froids, se prenant au sérieux, Kierkegaard a opté pour une philosophie subjective, anti-systématique, chaque livre étant signé sous un pseudonyme différent. En effet, Kierkegaard aimait jouer différents rôles dans ses écrits, le masque étant omniprésent dans son oeuvre, malgré quelques rares livres signés de son véritable nom. Dans la philosophie kierkegaardienne, les contradictions foisonnent, et les perspectives ne sont jamais les mêmes... Bref, c'est un philosophe qui mérite d'être lu et apprécié.

mercredi 4 juin 2008

Ouverture de mon blog

Bonjour.
C'est la première fois que je crée un blog. La grande question était celle-ci : si je me créais un blog, que pourrais-je bien y mettre ? En y réfléchissant un peu, je crois que bien des choses intéressantes peuvent être postées pour les errants du web qui aiment visiter les pages personnelles des autres. Mon blog contiendra des réflexions philosophiques et artistiques. En outre, j'écrirai à propos de mes créations, de mes projets au niveau de l'écriture, de la philosophie et de la musique.
Bonne visite !
David