mercredi 25 mai 2011

Un peu de poésie... (8)

Cher Alfred de Musset – mon frère de débauche ! –
romantique poète, ironique et cinglant,
ton âme de dandy et ton cœur divaguant
font frémir de terreur les amours un peu gauches.

Mais rien n’est plus prenant que les exhalaisons
de cette chair rosée au goût noir et exquis ;
rien n’est plus enlevant que ces lèvres meurtries
par la flamme du risque au-dessous de ces monts.

De Vénus, de Circé, seins culs ou longs regards,
la danse en vaut l’ivresse et le bris du flacon.

Ceux qui, par un malheur ou par quelques sermons
sont privés de l’orgasme et des baisers pervers ;
qu’ils fassent comme toi : qu’ils sombrent dans l'amer,
au creux des tremblements – aspirant au départ…

2 commentaires:

Frédéric Raymond a dit…

Excellent!

Musset était-il si décadent? Je me souviens avoir bien aimé ce que j'avais lu, mais à lire ton poème il semble extrême, alors que ce que j'ai lu est dans mes souvenirs assez cute...

David Hébert a dit…

Musset était loin d'être un saint ! Si son œuvre se rapproche fortement d'une forme de romantisme idéaliste propre à son époque, ainsi qu'au désir de vivre un amour parfait, il n'en est pas de même pour sa vie. Mise à part ses quelques relations déchirantes, notamment celle bien connue avec George Sand, il s'usera effectivement par la débauche et l'alcool. Sa vie mouvementée et son pouvoir de séduction étaient d'ailleurs bien connus des parisiens.
Sinon, merci du commentaire !