Lorsque l'on associe les mots « musique » et « romantisme », il est difficile de ne pas songer à Frédéric Chopin, compositeur polonais ayant vécu une grande partie de sa vie en France, et dont l'œuvre n'a d'égale que celles de ses successeurs. Il n'y a qu'à penser à Franz Liszt ou à Claude Debussy, qui ont créé leur musique dans le sillage de celui qui fut durant un temps l'amoureux de George Sand...
La particularité des compositions de Chopin réside dans leur grande liberté, de même que dans leur aspect déconstruit qui les distingue de la sonate, forme à la mode à cette époque. Alors que tout était calculé de manière plus ou moins symétrique durant la période classique -- mise à part peut-être chez Beethoven, qui a opéré une certaine transition entre la musique classique et romantique --, Chopin s'est lancé dans une forme libre de la sonate, qu'il nommait « nocturne », au grand désarroi de ses maîtres. En effet, ses premières compositions libres ont suscité la moquerie de bien des traditionalistes de la musique (rien de bien nouveau...). Et pourtant, nombreux furent ceux qui accueillirent les compositions de celui qui se limitait au seul piano, bien qu'il ait tenté quelques concertos. Et que dire des jeunes filles qui se pâmaient d'admiration pour ses œuvres, souhaitant prendre des leçons avec celui qui n'avait de véritable amour que pour l'art musical ?
Si je consacre un billet à Chopin, c'est parce que sa musique est à mes yeux l'une des plus émouvantes qui soit, d'autant plus qu'elle fait partie de mon quotidien depuis bien des années. Un caractère sombre et mélancolique se dégage de chacune de ses compositions, qui sont tantôt d'une lenteur voluptueuse, tantôt d'une fougue impétueuse qui ne peut laisser indifférent. Son œuvre regorge d'une énergie passionnée qui n'a rien à voir avec l'individu qu'il fut : morne, tuberculeux, taciturne, ainsi qu'en proie à un profond désespoir qui le rongeait sans cesse.
Il est d'ailleurs étonnant que, peu de temps avant sa mort prématurée (à l'âge de 39 ans), Chopin ait composé l'une des pièces les plus véhémentes de toute sa carrière : sa fameuse Fantaisie impromptu, dévoilée au public à titre posthume. J'en profite d'ailleurs pour clore ce billet sur cette magnifique composition, que je vous invite à écouter afin d'en admirer les sonorités vibrantes et envoûtantes. Et puisqu'il n'existe que deux photographies connues du fameux compositeur, je mets ici la seconde, qui révèle un être grave, ténébreux -- bref un homme qui n'entendait visiblement pas à rire !...
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