Dans un précédent billet, j'ai fait mention d'une série québécoise de bandes dessinées dont la lecture m'a été grandement recommandée. Il s'agit du Naufragé de Mémoria, dont le scénario a été co-écrit par Claude Paiement et Jean-Paul Eid, ce dernier ayant également réalisé l'ensemble des illustrations. Je me suis donc livré à la lecture des deux tomes de la série au cours des derniers jours, et ce fut somme toute encore une fois une agréable découverte du côté de la BD québécoise.
L'histoire commence comme suit : Benjamin Blake est un chauffeur de taxi bien ordinaire, qui aime de temps à autre boire de l’alcool tout en jouant au billard avec ses copains. Mais un jour, après avoir transporté une cliente qui semblait fuir une menace inconnue, Blake découvre qu’il existe d’étranges failles dans le monde où il vit depuis toujours – d’étranges fissures qui mènent vers un second monde, sorte de reflet aquatique de la ville de Memoria, où des rebelles s’acharnent à combattre des intrus qui apparaissent de nulle part et qui s’incrustent dans leur univers en vue de se livrer à des pratiques douteuses, telles que le meurtre et la perversion…
Le naufragé de Memoria est constitué de deux tomes : Scaphandre 8 et L’Abîme. Dans le premier volume, l’histoire se déroule dans la ville de Memoria, qui rappelle fortement le New-York des années 30. Mais au fur et à mesure que l’histoire progresse, les choses se corsent, puisque les fameux rebelles passent à travers certains murs en vue d’assassiner ou d’enlever leurs victimes, sans oublier leur chef, le professeur Zalupski, qui possède un repère sous-terrain à la technologie avancée. L’aspect science-fiction du récit est donc intégré avec une grande subtilité dans Scaphandre 8.
L’Abîme est toutefois beaucoup plus futuriste, l’action se déroulant dans un futur proche. Pourquoi un tel changement d’époque ? Il est difficile d’éclaircir ce détail sans devoir dévoiler la fin du premier tome de la série, ce que je ne compte aucunement faire ici. Je dirai simplement que Le naufragé de Memoria soulève une réflexion philosophique sur la réalité environnante, de même que sur la conscience d’exister. Et le tout est merveilleusement bien rendu, puisque l’idée centrale de la série, bien qu’elle ne soit pas entièrement nouvelle, est amenée d’une façon particulièrement originale.
Quant à l’esthétique des deux BD, les illustrations, qui oscillent entre la couleur et le noir et blanc, sont tout à fait magnifiques. Jean-Paul Eid maîtrise parfaitement l’art du dessin, le tout avec un souci du détail qui pousse le lecteur à scruter minutieusement les illustrations, toutes plus fascinantes les unes que les autres. Le naufragé de Memoria s’avère donc une réussite tant du côté de l’histoire que de l’esthétique, et il n’est pas étonnant de constater que les deux tomes ont reçu de nombreux mérites lors de leur parution…
1 commentaire:
J'ai beaucoup aimé, surtout le premier.
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