samedi 10 octobre 2009

L'animal politique et le langage

Dans mon dernier billet, j'ai expliqué la théorie platonicienne du langage telle que mise de l'avant par Platon dans son Cratyle. Ici, je décrirai très brièvement la philosophie du langage de son disciple, Aristote. Selon lui, la capacité linguistique est le propre de l'homme. Les animaux, bien qu'ils communiquent entre eux leurs passions et leurs émotions par l'entremise de la phône (voix), ne possèdent aucunement le logos (langage), qui permet à l'homme d'exprimer des pensées purement abstraites, par exemple des croyances ou des valeurs. Le langage selon Aristote consiste donc en ce pouvoir de communiquer à l'aide de concepts, lesquels permettent l'apparition de valeurs telles que le bien, le mal, le juste et l'injuste. Ces valeurs constituent l'objet de la politique, de telle sorte que le langage permet à l'être humain de vivre en société. En effet, les hommes se réunissent et forment la famille et la cité, les principales source du bonheur selon la philosophie aristotélicienne. Le langage fait de l'homme un animal politique.

Simple et bref, voici le langage selon Aristote...

3 commentaires:

Gabriel a dit…

Tu es toujours pertinent! Ta manière de présenter Aristote est claire et vraiment blogue... Bon article!

D. a dit…

A toute fin pratique. « Le langage, donc, non seulement comme une liste d’objets distincts dont la somme totale équivaut à l’univers, mais plutôt tel qu’il s’organise dans le dictionnaire : un corps infiniment complexe, dont tout les éléments – nerfs et cellules, corpuscules et os, extrémités et fluides – sont simultanément présents dans le monde, où nul ne peut exister par lui-même. Puisque chaque mot est défini à l’aide d’autres mots, ce qui signifie que pénétrer n’importe quelle partie du langage c’est le pénétrer tout entier. »
[Paul Auster / L'invention de la solitude]

David Hébert a dit…

Très intéressante cette citation. Le langage comme un grand réseau dont chaque partie dépend des autres...