Catalyseur d’espoirs en prose
affirmative
Conservateurs au fédéral, libéraux au provincial : triste
paysage. Il va sans dire que la suffocation est double ! Elle est parfois
sournoise, souvent manifeste. Mais toujours, elle demeure oppressante, tel un
essaim de spectres sans voix ni corporalité. Comment supporter ce double
fardeau lorsqu’on vit au cœur d’une nation où la liberté et la créativité incarnent
des valeurs primordiales ? Où la fierté, bien que timide et réservée, est néanmoins
présente, cherchant à s’épanouir avec une profusion rayonnante ? Car nos
ressources ne se bornent guère à la seule nature : elles sont aussi
d’essence culturelle. Ainsi n’y a-t-il pas sur le territoire québécois
uniquement l’or bleu ; il y a aussi l’or de l’esprit – cet esprit plein
d’effervescence qui s’exprime dans nos rues depuis quelque temps déjà, par la
voie des indignés, des manifestants rouge de cœur et de courroux… Sans oublier
le Jour de la Terre qui a su représenter l’organe souverain de notre espèce par
un fourmillement d’humains !
Pensons également aux figures marquantes de notre histoire : Nelligan,
Papineau, De Lorimier, Saint-Denys Garneau… La petite Fadette, aussi ! Sans
oublier Honoré Beaugrand et sa Chasse-galerie,
tout comme Aquin, Ducharme et la foison d’auteurs contemporains qui marqueront la
littérature qui est la nôtre. Et s’il est vrai que notre histoire se trouve
entachée par le mépris du gouvernement actuel – à l’instar du régime
duplessiste, honte de la politique québécoise –, un avenir florissant reste à
naître. Plus encore : c’est à nous
de créer cet avenir. Qu’importe les « lois matraque », l’anticarnavalisme,
de même que le mépris des chroniqueurs obtus et autres politiciens à l’humanité
douteuse ? Ces embûches peuvent et doivent être surpassées avec une
détermination inébranlable ; à savoir du courage, de la volonté et, surtout, de
la créativité.
Ici, le « nous » prime ! L’événement du même nom qui s’est
déroulé il y a peu l’a amplement démontré par son revers emballant, son
inventivité et sa joie ineffable. Quoiqu’ici, l’incertitude fasse place à
l’affirmation, les vives exclamations se substituant aux questionnements identitaires.
Et pour finir, il faut pardonner l’aspect « temporel » de cette
prose, qui se veut porteuse d’espoir. Non seulement l’auteur est-il hanté sans
relâche par la temporalité, mais le passé – que nous le voulions ou pas – est
notre héritage. Un guide, en quelque sorte, pour agir dans le présent, à la
lumière des temps à venir. N’oublions jamais que le printemps québécois
est temporaire : il vise une éclosion imminente, et nous sommes les instigateurs des fruits à venir.
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