vendredi 29 juin 2012

Catalyseur d’espoirs en prose affirmative

Voici un texte paru dans le collectif Pour un printemps, que je viens tout juste de recevoir par la poste :


Catalyseur d’espoirs en prose affirmative

Conservateurs au fédéral, libéraux au provincial : triste paysage. Il va sans dire que la suffocation est double ! Elle est parfois sournoise, souvent manifeste. Mais toujours, elle demeure oppressante, tel un essaim de spectres sans voix ni corporalité. Comment supporter ce double fardeau lorsqu’on vit au cœur d’une nation où la liberté et la créativité incarnent des valeurs primordiales ? Où la fierté, bien que timide et réservée, est néanmoins présente, cherchant à s’épanouir avec une profusion rayonnante ? Car nos ressources ne se bornent guère à la seule nature : elles sont aussi d’essence culturelle. Ainsi n’y a-t-il pas sur le territoire québécois uniquement l’or bleu ; il y a aussi l’or de l’esprit – cet esprit plein d’effervescence qui s’exprime dans nos rues depuis quelque temps déjà, par la voie des indignés, des manifestants rouge de cœur et de courroux… Sans oublier le Jour de la Terre qui a su représenter l’organe souverain de notre espèce par un fourmillement d’humains !
Pensons également aux figures marquantes de notre histoire : Nelligan, Papineau, De Lorimier, Saint-Denys Garneau… La petite Fadette, aussi ! Sans oublier Honoré Beaugrand et sa Chasse-galerie, tout comme Aquin, Ducharme et la foison d’auteurs contemporains qui marqueront la littérature qui est la nôtre. Et s’il est vrai que notre histoire se trouve entachée par le mépris du gouvernement actuel – à l’instar du régime duplessiste, honte de la politique québécoise –, un avenir florissant reste à naître. Plus encore : c’est à nous de créer cet avenir. Qu’importe les « lois matraque », l’anticarnavalisme, de même que le mépris des chroniqueurs obtus et autres politiciens à l’humanité douteuse ? Ces embûches peuvent et doivent être surpassées avec une détermination inébranlable ; à savoir du courage, de la volonté et, surtout, de la créativité.
Ici, le « nous » prime ! L’événement du même nom qui s’est déroulé il y a peu l’a amplement démontré par son revers emballant, son inventivité et sa joie ineffable. Quoiqu’ici, l’incertitude fasse place à l’affirmation, les vives exclamations se substituant aux questionnements identitaires. Et pour finir, il faut pardonner l’aspect « temporel » de cette prose, qui se veut porteuse d’espoir. Non seulement l’auteur est-il hanté sans relâche par la temporalité, mais le passé – que nous le voulions ou pas – est notre héritage. Un guide, en quelque sorte, pour agir dans le présent, à la lumière des temps à venir. N’oublions jamais que le printemps québécois est temporaire : il vise une éclosion imminente, et nous sommes les instigateurs des fruits à venir.


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