
Dans le cadre d'un cours de philosophie, une réflexion sur la sculpture Âme damnée de Bernini a été mise de l'avant par l'enseignant. Le cours en question portait sur l'esthétique de Hegel, pour qui l'universel, c'est-à-dire le concept, se particularise à travers l'œuvre d'art, donc se manifeste dans le monde concret. Inutile d'aller plus loin ici avec la pensée hégélienne, qui est bien assez obscure pour que je veuille la laisser dans son obscurité. Je souhaite seulement exposer ce qui a été dit dans le cours à propos du buste de Bernini par rapport au concept qui, suivant l'idéalisme hégélien, apparaît à travers la sculpture. Si l'on observe bien la photo ci-haut, il est évident que le visage du personnage exprime de la souffrance. Le concept universel de cette œuvre serait donc la souffrance. De plus, le titre de la sculpture, Âme damnée, vient appuyer ce propos.
Or, une étudiante s'est interrogée sur la volonté de l'artiste. Se pourrait-il que son œuvre soit un échec ? Et si Bernini désirait exprimer la jouissance à travers sa sculpture ? Que répondre à cela ? Serait-il préférable de sortir le défunt sculpteur de sa tombe afin de lui poser la question : souhaitiez-vous exprimer la jouissance par l'entremise de votre personnage, bien que la terreur émane de ses yeux ridés, ses traits s'étirant en une grimace affreuse ? Que répondrait la carcasse de Bernini, sinon : jeune fille, en plus d'avoir bien cerné la souffrance exprimée par ma sculpture, j'ose croire que tu as compris le titre que je lui ai donné, car il serait douteux qu'un homme damné soit joyeux en plein cœur d'un monde chrétien.
Une telle réponse est déjà vide de sens, puisque l'hypothèse d'une résurrection de Bernini est impossible. De plus, l'expression du visage ainsi que le titre de l'œuvre sont amplement suffisants pour une interprétation satisfaisante. Pourquoi chercher à comprendre une œuvre d'art en inventant des hypothèses situées dans des mondes possibles, donc fictifs, alors que son sens nous saute aux yeux par le biais de signes évidents ? Si la philosophie esthétique a été mise de côté depuis quelques décennies, c'est peut-être en raison de ce genre de questionnements douteux.
Or, une étudiante s'est interrogée sur la volonté de l'artiste. Se pourrait-il que son œuvre soit un échec ? Et si Bernini désirait exprimer la jouissance à travers sa sculpture ? Que répondre à cela ? Serait-il préférable de sortir le défunt sculpteur de sa tombe afin de lui poser la question : souhaitiez-vous exprimer la jouissance par l'entremise de votre personnage, bien que la terreur émane de ses yeux ridés, ses traits s'étirant en une grimace affreuse ? Que répondrait la carcasse de Bernini, sinon : jeune fille, en plus d'avoir bien cerné la souffrance exprimée par ma sculpture, j'ose croire que tu as compris le titre que je lui ai donné, car il serait douteux qu'un homme damné soit joyeux en plein cœur d'un monde chrétien.
Une telle réponse est déjà vide de sens, puisque l'hypothèse d'une résurrection de Bernini est impossible. De plus, l'expression du visage ainsi que le titre de l'œuvre sont amplement suffisants pour une interprétation satisfaisante. Pourquoi chercher à comprendre une œuvre d'art en inventant des hypothèses situées dans des mondes possibles, donc fictifs, alors que son sens nous saute aux yeux par le biais de signes évidents ? Si la philosophie esthétique a été mise de côté depuis quelques décennies, c'est peut-être en raison de ce genre de questionnements douteux.