dimanche 31 mai 2009

Le doute et la philosophie

Tel que mentionné dans mon précédent billet, il m'apparaît certain que la philosophie commence avec le langage, puisque la pensée ne va pas sans un système de mots, c'est-à-dire sans une structure syntaxique et sémantique qui peut être transmise par l'écrit ou la parole. Toutefois, le doute me semble tout aussi important que le langage pour qu'il y ait une philosophie. N'est-ce pas par le fait qu'il doute qu'un être humain tend à s'interroger ? Le philosophe cesse alors de prendre pour acquis ce qu'il connaît, cherchant plutôt à comprendre les fondements qui permettraient de justifier ce qui l'entoure.
Selon moi, il n'est pourtant aucunement nécessaire de douter de manière radicale, puisqu'il est absurde de s'interroger sur ce qui ne peut se traduire en une pensée. Ainsi, les affects et les percepts – ce qui est ressenti et perçu – ne peuvent être mis en doute ; il est effectivement insensé de croire qu'un « Malin Génie » pourrait berner les êtres humains. Quant aux fous et aux rêveurs, leurs perceptions du monde sont réelles en elles-mêmes, bien que leurs points de vue soient affectés par rapport à autrui. Seuls les concepts et l'intellect méritent d'être remis en question, c'est-à-dire ce qui est proprement humain, et donc artificiel.

2 commentaires:

Gabriel a dit…

Euh... Mais... Hum... Ce n'est pas clair. Il n'est pas nécessaire de douter de manière systématique, mais le faire comme une "expérience de pensée" peut être très pertinent.

"il est effectivement insensé de croire qu'un « Malin Génie » pourrait berner les êtres humains." Oui, mais c'est seulement si on le "croit". Ce n'est pas insensé si on utilise cette proposition comme une expérience, comme un mode de réflexion.

Enfin... Ce n'est pas clair...

David Hébert a dit…

J'apprécie les expériences de pensée lorsqu'elle sont possibles, mais dans le cas de la mise en doute des affections et des perceptions, ça m'apparaît impossible de les remettre en question, puisque le monde perçu, ou plus précisément la conscience perceptive ne peut, par les simples mots "je doute", faire cesser l'apparition de couleurs, de sons, ou de toutes autres caractéristiques spatio-temporelle de la réalité.
Ce que je voulais dire dans ce billet, c'est que le doute a des limites, car on doute à l'aide de mots et de questionnements, et la nature qui nous entoure est indépendante de la pensée humaine. Elle se fout qu'on lui colle les mots "je doute de sa réalité", et elle continuera d'exister sans se soucier de quoi que ce soit.
Quant à l'expérience de pensée de la mise en doute du monde perçu, il est nécessaire de se servir de son imagination pour la mettre en œuvre, et il faut donc se servir d'images mentales, ce qui est déjà une certaine perception ou affection. Une vraie remise en question de la réalité ferait en sorte qu'elle disparaisse complètement, ce qui me semble absurde et impossible.
Peut-être que ce n'est pas clair. Je tenterai de l'être davantage à l'avenir. ;)