vendredi 13 novembre 2009

Les particules élémentaires

Après en avoir entendu parler de la part d'amis, j'ai enfin entamé la lecture des Particules élémentaires de l'auteur français Michel Houellebecq. L'image de la couverture m'était bien connue : on y voit l'auteur vêtu d'un veston simple et d'une chemise froissée fumant une cigarette, un sac de plastique accroché à son poignet. Le premier mot qui m'était venu à l'esprit est : provocation. Et j'avais raison. Ce roman regorge de cynisme et d'allusions à l'absurdité de l'existence. C'est, en deux mots, une satire de l'humanité. Il n'est donc pas surprenant qu'il ait ironiquement dédié son livre à l'homme !
Le livre se résume ainsi :

« Les particules élémentaires est la chronique du déclin d'une civilisation la nôtre qu'illustre l'existence plate et morose de deux demi-frères, Michel et Bruno, confrontés à leur misérable condition. »

Cette notice qu'on retrouve sur la quatrième de couverture laisse présager que l'histoire sera noire, très noire. Les aventures amoureuses des deux frères et leurs échecs sont mis de l'avant dans ce roman dont le thème central serait probablement le désastre, ou peut-être bien le désespoir. De son côté, Bruno est timide, incapable d'entrer en contact avec la société, et essaie de vivre des expériences sexuelles en montrant son sexe aux jeunes filles qui lui plaisent, sans le moindre tact. Quant à Michel, il se tournera désespérément vers la science, et sera aux fondements d'une nouvelle espèce humaine, androgyne et immortelle. Quant à l'humanité actuelle, elle disparaît...
Ce livre de Houellebecq ne se limite toutefois pas au désespoir et à la perversion. Au contraire, il est évident que l'auteur s'est livré à de nombreuses recherches historiques, philosophiques et scientifiques pour renforcer l'histoire de son roman, qui regorge de propos savants et de réflexions sensées, avec quelques références à des noms bien connus tels que Einstein, Huxley, ou encore Frege. Ce qui contribue en quelque sorte à accentuer la provocation et le cynisme présents tout au long du roman. Une réflexion philosophique s'appuie sur des propos scientifiques, et hop ! Le personnage se masturbe en regardant les jeunes passantes ! Les changements de tons des Particules élémentaires sont donc drastiques, bien qu'ils soient limités au noir et aux différentes teintes de gris...
La lecture de ce livre de Michel Houellebecq n'a pas été sans me donner le goût de lire ses autres romans, en particulier celui au titre séduisant d'Extension du domaine de la lutte. Un auteur contemporain à lire !

2 commentaires:

Messieurs Bouachiche / Deveureux. a dit…

Cher DH,

Je partage ce commentaire. Vous trouverez davantage d'aboutissement dans le roman Plateforme plutôt que dans Extension du domaine de la lutte, même si ce dernier est accrocheur par son titre. Le travail de Houellebecq suscite d'autant plus d'intérêt que ce n'est pas un auteur prolifique. J'ai quelques collègues en France qui ont d'ores et déjà intégré à leurs notes de cours plusieurs références à la littérature de Houellebecq.

Et puisque nous sommes dans la promotion des littératures contemporaines, j'en profite pour mentionner Richard Powers.

Bien à vous,

KD

David Hébert a dit…

Merci beaucoup pour cette suggestion. Michel Houellebecq n'a en effet écrit que peu de romans, et il n'est certainement pas malaisé de les lire tous ! Je prends donc notes pour Plateforme. :)