mardi 28 juillet 2009

Boréal 2009 : Programmation

La programmation de l'édition 2009 de Boréal est maintenant disponible. Au programme : table-rondes, séances de signatures, atelier d'écriture, vente de livres... Sans oublier la présence de nombreux auteurs, dont Claude Bolduc (invité d'honneur), René Beaulieu, Dominic Bellavance, Mathieu Fortin, Serena Gentilhomme, Michèle Laframboise, Pierre-Luc Lafrance, Émilie C. Lévesque, Michel J. Lévesque, Julie Martel, Yves Meynard, Jonathan Reynolds, Esther Rochon, Jean-Louis Trudel, Élisabeth Vonarburg... et plusieurs autres !

dimanche 19 juillet 2009

L'immortalité en oeuvre...

C'est entre deux chapitres d'une lecture des Possédés de Dostoïevski (hum...) que j'écris un petit mot afin de donner quelques nouvelles. Ces derniers jours ont été très chargés, puisque le festival Fantasia occupe quelques-unes de mes soirées, sans oublier le congrès Boréal, que je prépare avec mes collègues et amis. De plus, je suis deux cours d'été... (je suis indomptable !) Mais une chose particulière m'occupe ces derniers jours : l'écriture d'une nouvelle qui a pour thème le prolongement de la vie. Cela fait plusieurs semaines que je m'intéresse à la notion d'immortalité, et j'ai fais quelques petites recherches sur le sujet, qui, par ailleurs, se sont avérées très intéressantes. Je n'ai pas envie d'étaler de longues théories sur ce thème, au demeurant "invraisemblable", l'arrêt du vieillissement étant à ce jour un "idéal" pour les uns, et peut-être une "menace" pour d'autres... J'ai toutefois lu deux romans de science-fiction qui traitent de l'immortalité, soit La cité et les astres d'Arthur C. Clarke, que j'ai énormément apprécié, et La vie éternelle de Jack Vance, également excellent. Dans la première œuvre, l'immortalité y est exposée d'une manière originale : l'esprit des individus est mémorisé à l'intérieur d'un puissant ordinateur quasi omnipotent, et lorsqu'un être meurt, il renaît plusieurs milliers d'années plus tard. Il est possible d'y déceler une forte analogie entre l'immortalité et la théorie de la transmigration dans la pensée indienne, l'esprit se réincarnant dans un nouveau corps quelque temps après la mort de l'individu. Quant à l'oeuvre de Vance, elle présente une société hiérarchisée divisée en cinq classes, chacune d'elles offrant à l'individu qui en fait partie un prolongement de quelques années de vie. Il s'ensuit une lutte de tous contre tous, chacun désirant élever son statut social afin de devenir "Amarante", statut qui offre plus de trois siècles de longévité... Bref, ces deux romans sont plutôt inspirants, bien que l'idée que je souhaite développer pour ma nouvelle diffère de celles des deux auteurs en question.
Maintenant, je retourne lire Dostoïevski !...

samedi 18 juillet 2009

Prix Boréal

Boréaliens, boréaliennes,

Le congrès Boréal approche à grands pas, et une de ses composantes essentielles est la remise des Prix Boréal, prix populaire qui vise à reconnaître ce qui s'est fait de mieux en science-fiction, fantasy et fantastique d'ici au cours de l'année précédente.

Le vote à proprement dit aura lieu lors du congrès, les 8 et 9 août prochains.

Mais pour rendre la tâche un peu plus facile aux votants, le Prix Boréal comporte une étape de présélection, durant laquelle tous (même ceux qui ne sont pas inscrits à Boréal) peuvent recommander jusqu'à cinq choix dans chacune des cinq catégories pré-sélectionnées des Prix. Les dix choix les plus populaires dans chaque catégorie figureront sur le bulletin de vote distribué aux membres du congrès.

Pour faire vos choix, remplissez le formulaire en-ligne et choisissez jusqu'à cinq romans, nouvelles, critiques, artistes ou fanéditeurs de l'an 2008. Vous avez jusqu'au lundi 3 août pour faire votre présélection.

-- extrait du site du congrès

lundi 13 juillet 2009

Aristote et les catégories

Depuis le début de l'été, j'ai profité de mon temps libre pour faire des lectures, dont quelques romans (Asimov, Clarke, Vance, Volodine...). Ce qui ne m'a pas empêché de lire Les catégories d'Aristote, premier livre de son Organon. Le philosophe grec y traite de la forme que prennent les prédicats dans une proposition. Plus simplement, il s'agit de définir la manière dont un sujet peut être décrit dans le langage. Ce faisant, une proposition telle que "Le miel est doux" concerne la catégorie de la qualité, tandis que "Le carré a trois côtés" concerne la quantité. Aristote affirme qu'il existe dix catégories, soit la substance, la quantité, la qualité, la relation, le lieu, le temps, la position, la possession, l'action et la passion.
C'est seulement deux millénaires plus tard qu'un philosophe a osé retoucher à ces catégories ; Emmanuel Kant en fera des fonctions a priori de l'esprit humain, soit la façon selon laquelle l'homme connaît le monde qui l'environne. Alors qu'Aristote concevait les catégories comme des modes de la réalité, Kant les a réduites à une simple fonction vitale, permettant à la conscience de se retrouver parmi les innombrables affects et percepts qui l'assaillent. Fichte, Hegel et Husserl se serviront également des catégories pour décrire la manière que l'homme connaît le monde, en fonction de théories idéalistes et abstraites. Seuls les philosophes du langage ont compris que les catégories d'Aristote n'ont de valeur qu'en tant qu'instruments de classification. Depuis l'Antiquité, ces catégories étaient en effet considérées comme des entités au fondement d'une ontologie abstraite et irréelle.
Par ailleurs, je promets que mon prochain billet ne traitera pas de philosophie...

mercredi 1 juillet 2009

Les racines de la logique

Dernièrement, je me suis intéressé à un sujet qui semblera peut-être froid pour certains, mais lequel, selon moi, demeure intéressant, utile et très dynamique selon la manière dont il est abordé. Il s'agit de la logique, et plus particulièrement de sa naissance dans la culture. La logique formelle telle que nous la connaissons provient de la philosophie d'Aristote, et plus particulièrement de son œuvre intitulée l'Organon, qui signifie "l'instrument".
Mais il y a eu de la logique avant Aristote, notamment chez le philosophe Héraclite, qui, dans sa théorie du devenir et de la fuite du temps, a prétendu qu'un objet ne pouvait exister de manière stable et immuable, puisqu'il pouvait être renversé en son contraire ; par exemple, la couleur d'une feuille blanche qui, après avoir été brûlée, devient noire. Cette affirmation des contraires est à la base du principe logique de contradiction, ce à quoi Parménide s'opposera. Selon ce dernier, l'être est, et le non-être n'est pas, de sorte qu'un objet ne peut être son contraire, puisqu'il est ainsi et ne peut être autrement. Les objets sont perçus comme permanents, et chacun d'eux possède sa propre identité. Contre Héraclite, Parménide mettra donc de l'avant le principe de non-contradiction, une chose étant elle-même, et non son contraire. Platon viendra par la suite concilier les deux positions, qu'il juge incomplètes en elles-mêmes. Dans Le Sophiste, il soutient que l' « Être » ne peut se déployer dans le monde que par l'entremise du « Mouvement » et du « Repos », aussi paradoxal que cela puisse sembler. Jusqu'ici, la logique s'est développée de manière embryonnaire, puisqu'elle n'en était encore qu'à un état pré-abstrait.
C'est Aristote qui créera une logique autonome, purement abstraite. Selon lui, la connaissance naît de l'expérience dans le monde réel, et les substances qui constituent la réalité s'impriment dans l'esprit sous forme de mots et de concepts. L'être humain apprend alors à jouer avec les mots, créant de la sorte des propositions, et il en fait de même avec les concepts, avec lesquels il émet des jugements. Enfin, avec les propositions, l'homme construit des argumentations, et avec les jugements, des raisonnements.
La philosophie d'Aristote, considérée généralement comme un réalisme, oppose donc une réalité conceptuelle, où s'entremêlent les jugements et les raisonnements, au langage symbolique, dans lequel se trouve les propositions et les argumentations. Ainsi, il existe une réalité (la nature), et un langage qui le représente (le langage humain, que je préfère désigner sous le terme de culture). Ce langage, qui est par ailleurs abstrait et à caractère instrumental, fonde ce que nous appelons la logique formelle, et c'est ici que se trouve la véritable origine de la logique.
Pour terminer ce billet, je mentionnerai que cette logique est avant tout un instrument de déduction qui se base sur des inductions, lesquelles proviennent d'observations faites dans le monde empirique. L'apprentissage par induction, qui se produit au cours des expériences dans la réalité, peut être appelée la logique matérielle, par opposition à la logique formelle qui s'appuie sur elle.
Il est à mon avis dommage que certains philosophes rejettent la logique telle que connue depuis Aristote, et tout aussi dommage que d'autres l'aient considérée comme la seule chose qui vaille en philosophie. Car la séparation de la philosophie continentale de celle analytique, la première étant beaucoup plus « classique », tandis que la seconde accorde une trop grande importance au langage et à la logique ; cette séparation éloigne la réalité naturelle de l'instrument qui permet de l'exprimer, soit le langage symbolique. C'est pourquoi plusieurs philosophes ont écrit tant de jugements erronés, tandis que d'autres semblent n'avoir jamais eu les pieds sur terre.
Et s'il existait une philosophie à la fois réaliste, poétique et logique ?